CINÉMA CHRONIQUE - CRITIQUE

 

Même la Pluie

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Sortie le 5 janvier 2011

 

 

Drame historique Icíar Bollaín - Avec Gael García Bernal, Luis Tosar, Carlos Aduvirin, Raúl Arévalo, Najwa Nimri. 1h43 - Sortie le 5 janvier 2011.

L’an 2000, dans les montagnes boliviennes, le jeune réalisateur espagnol Sébastien a décidé de planter le décor pour son nouveau long métrage. L’histoire va consister à relater l’arrivée des Conquistadors et le fameux Christophe Colomb. Le producteur Costa est du voyage et averti que le budget du film est ric et rac. Le premier jour, une file d’indiens pauvres attendent pour être embauché comme figurant. Costa ne s’attendait pas à ça puisqu’une vingtaine de figurants suffisent pour réaliser le film. Seulement la population indienne attend depuis des heures espérant décrocher le job. Costa exige qu’ils partent. Daniel, l’un dès villageois proteste au point d’un début de bagarre. C’est ainsi qu’il se fait remarquer, lui et sa fille par Sébastien. Ils sont enrôlés pour interpréter un rôle clé dans le film. Daniel sera le leader de la résistance face aux Conquistadors qui réclame de l’or, le droit de propriété et un impôt pour chaque habitant âgé de plus de 14 ans. Une croix géante arrive par hélicoptère. Costa se félicite de ses figurants qui dressent à mains nues le symbole de la chrétienté. Il vient de faire une sacrée économie sur le budget du film. Il s’est aussi arrangé pour payer 2 $ / jour les figurants. C’est une somme ridicule pour l’industrie du cinéma. Isabel chargée de faire un documentaire du tournage est intriguée de voir après le tournage, Daniel creuser un sillon profond de 7 km pour relier un puit d’eau. Un jour plus tard, le puit est cadenassé par les autorités. Les villageois s’organisent pour résister à cette injustice avec pour leader Daniel. Costa, Sébastien et les comédiens espagnols vont être témoin de la radicalisation du mouvement de protestation contre les multinationales qui tentent de privatiser l’eau en Bolivie. Un dilemme se pose alors : continuer le film coûte que coûte ou arrêter pour mieux comprendre l’enjeu de l’eau dans cette partie du monde.

« Même la pluie » est un film émouvant relatant les envahisseurs Conquistadors à l’époque de Christophe Colomb à travers les scènes du tournage et la réalité d’aujourd’hui, par l’emprise des multinationales face à un élément incontournable de la vie : l’eau. On assiste aux répétitions du film et des scènes dans le décor naturel avec les préoccupations d’un réalisateur, de son producteur et les acteurs. Puis la résistance des figurants sur un combat bien réel. On retrouve Luis Tosar très remarqué dans « Cellule 113 » et Gael García Bernal, étoile montante latino lover du cinéma mexicain. « Même la pluie » est la très bonne surprise de ce début 2011, courrez-y : une place de figurant vous y attend dans une salle de cinéma pour éveiller votre conscience sur l’histoire de conquête et un futur où l’eau tiendra le haut de l’affiche dont on ne peut se passer.

Phil Marso – 8 janvier 2011

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